Tandis que le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement se discute sur les bancs de l’hémicycle, la division santé du groupe Orange, Healthcare, et la Mutuelle nationale des hospitaliers se sont associées pour scanner la perception qu’ont les Français du vieillissement.
Près de 1 400 personnes ont été interrogées, dont des seniors de plus de 50 ans et des aidants, à l’occasion de ce premier baromètre réalisé avec l’aide de la Chaire Santé de Sciences Po.
Où l’on constate d’emblée que tout le monde se sent concerné par la prise en charge du vieillissement, en particulier par l’isolement qui l’accompagne trop souvent.
Pour autant, les Français âgés de 50 ans et plus sont 42 % à ne pas se définir comme des seniors. Ils ne sont d’ailleurs que 25 % des 50-60 ans à se qualifier de personnes âgées. Des chiffres qui témoignent du décalage entre être un senior et se sentir senior mais qui s’expliquent simplement par le vieillissement général de la population et l’amélioration des conditions de vie. Ces deux paramètres font glisser la moyenne d’âge et, avec, le seuil à partir duquel un individu intègre la catégorie des seniors.
Nouvelle donne
Une population qui vieillit donc, mais dont les seniors ne se sont jamais sentis aussi jeunes. Les plus de 50 ans sont ainsi une écrasante majorité à se voir comme plutôt indépendants, autonomes et actifs. Ce qui ne les empêche pas de craindre de devenir dépendant ou d’avoir à s’occuper d’un proche qui serait concerné. Ni même de se soucier de leur entourage vieillissant : au moins 7 Français sur 10 estiment que les problèmes des personnes âgées sont importants, qu’ils soient relatifs à leur santé, au lien social ou aux risques domestiques.
La prise en charge de la dépendance est ainsi perçue comme une nécessité et devrait, toujours selon les répondants à ce baromètre, être financée par à la fois la Sécurité sociale et l’État. Avec aujourd’hui 15 millions de Français âgés de plus de 60 ans et 20 millions en 2030, la société va devoir de toute façon trouver une solution pour composer avec son nouveau paysage démographique. Autrement dit, pour pouvoir assumer ses anciens sans assombrir les belles années de vie de ses jeunes seniors.