Ah la retraite ! Se libérer du train-train quotidien, se dégager des contraintes professionnelles, retrouver le temps d’avoir du temps, pour soi et pour les autres, s’adonner à ses passions, en découvrir d’autres… Un programme qui fait rêver ! Sauf… les Français. À en croire une étude mondiale de la banque HSBC, qui a comparé l’état d’esprit de quinze nationalités de retraités, soit 16 000 participants, cette période n’est pas forcément abordée avec sérénité par tout le monde. Les Français se montrent même parmi les plus inquiets.

argent retraite

Les nouveaux retraités français citent pour première préoccupation leur situation financière : ils sont 63 % à juger l’état de leurs comptes bancaires en bien plus mauvais état que ce qu’ils avaient imaginé ou calculé, quand les retraités de l’autre côté des frontières ne sont que 33 % à s’inquiéter autant de leurs finances. De la même façon, 54 % des répondants vivant dans l’Hexagone craignent une qualité de vie dégradée, contre 23 % dans le reste du monde. Faut-il y voir une preuve de plus du pessimisme local, devenu sport national ? Un sociologue interrogé par le quotidien Les Échos accuse plutôt la crise économique : si la retraite faisait encore rêver les aspirants au repos dans les années 70 ou 80, elle est désormais perçue comme une complication financière d’autant que le coût de la vie ne fait qu’augmenter. Et bien plus vite que les revenus. Les Français, très anxieux sur le sujet, battent là aussi tous les records des sondages.

Investir, oui. Mais pas n’importe comment.

Pour tenter d’y remédier, ils sont nombreux à épargner pour se constituer un complément de revenus à la retraite. Mais l’étude de HSBC note que 52 % des Français économisent moins, voire ont arrêté de mettre de côté. Leurs voisins ne sont que 40 % à avoir dû cesser d’alimenter leur épargne. Cela dit, le sociologue Vincent Caradec rappelle qu’il est plus aisé en France de se permettre de moins économiser puisqu’existent des régimes obligatoires de retraite qui assurent un bon niveau de pension, à l’inverse de beaucoup de pays. Et les Français, paradoxalement, en sont conscients : ils ne sont ainsi que 58 % à s’inquiéter, une fois retraités, de ne plus pouvoir subvenir à leurs besoins, contre 66% dans le monde. Que la pension déçoive, certes, mais elle reste généreuse comparée à d’autres pays.

Pour la rendre plus confortable, il reste néanmoins possible de miser sur une assurance-vie ou un investissement immobilier, qu’il s’agisse d’une résidence secondaire ou d’un bien locatif. La banque HSBC l’a bien compris qui a comptabilisé 51 % de Français dotés d’une assurance-vie et 49 % investis dans l’immobilier. En revanche, les fonds communs de placement suscitent une certaine méfiance : 59 % des Français interrogés n’ont pas confiance en ce type de placement, ni dans les sociétés d’investissement à capital variable (Sicav). Quant au livret A, au livret de développement durable (LDD) ou au compte sur livret, ils ne paraissent pas suffisamment rentables aux yeux de 45 % des futurs retraités. Outre le manque d’argent, l’étude de HSBC pointe les problèmes de santé parmi les angoisses des seniors. Et les Français sont là aussi les plus inquiets au monde. L’Hexagone a certes refondu son système de retraite mais il reste une chance enviée par de nombreux États. Alors bien préparer sa retraite, oui, mais pas la gâcher avant l’heure !