Après les jeunes, c’est au tour des plus âgés de payer les pots cassés de l’envolée du chômage. Lundi 23 juin, le gouvernement a donc dégainé un plan pour l’emploi des seniors, censé stabiliser le chômage des plus de 50 ans d’ici six mois. Une jolie promesse que le ministre du Travail François Rebsamen entend tenir grâce, notamment, à l’augmentation de la prime du contrat de génération.

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Jusqu’à présent, cette prime ne revient à une entreprise de moins de 300 salariés que si elle maintient en activité un senior de plus de 57 ans tout en recrutant un jeune de moins de 26 ans en contrat à durée indéterminée (CDI) ; elle touche alors deux fois la somme de 2 000 euros. Si le plan du gouvernement venait à être adopté, l’employeur bénéficierait de 6 000 euros d’aides (4 000 pour le senior et 2 000 pour le jeune). Mais le dispositif lancé par François Hollande est boudé par les entreprises : depuis son entrée en vigueur en mars 2013, seules 29 000 aides ont été demandées. L’objectif était de 75 000 en un an.

Qu’à cela ne tienne, le gouvernement a d’autres idées en tête pour les seniors, comme le développement de l’alternance pour les plus de 50 ans, via une adaptation du contrat de professionnalisation. Ouvert aux demandeurs d’emploi d’au moins 26 ans, il n’est utilisé par les plus de 45 ans qu’à hauteur de 2,6 %. Les demandeurs d’emploi seniors bénéficieraient alors d’une meilleure rémunération et de formations adaptées. Le ministre du Travail prévoit d’ailleurs de renforcer la part des seniors dans le plan des 100 000 formations prioritaires destiné à orienter les chômeurs vers des secteurs qui recherchent de la main d’œuvre.

+ 11,5 % en un an

Par ailleurs, 80 000 chômeurs de longue durée supplémentaires pourraient profiter d’un accompagnement renforcé d’ici à la fin de l’année : suivi personnalisé par un conseiller au portefeuille de chômeurs limité, entretiens très réguliers, recherche d’offres ciblées, ateliers et accès facilité aux prestations. Le ministre du Travail appelle également à réserver deux fois plus de contrats aidés aux seniors, soit 50 %.

Toutes ces mesures seraient financées à enveloppe constante, par un redéploiement des budgets et des agents existants. Le plan doit maintenant être négocié dans le cadre de la grande conférence sociale qui réunira toutes les organisations syndicales et patronales les 7 et 8 juillet prochain. Avec, dans un coin de la tête, les derniers chiffres de Pôle emploi. Ils montrent que le chômage s’est dégradé de 11,5 % en un an pour les plus de 50 ans tandis qu’il s’améliore légèrement pour les moins de 25 ans (- 3,5 %). Fin mai, ils étaient plus de 780 800 seniors à pointer à Pôle emploi, sur un total de 3 388 900 chômeurs en métropole.