Le projet est dans ses cartons depuis plusieurs mois maintenant et, à force de filtrer, devait bien finir par être précisé. La Caisse des dépôts – l’institution chargée de gérer, d’investir et de faire fructifier l’argent de l’État – vient donc de livrer les grandes lignes de son projet de viager mutualisé ou intermédié. L’objectif est simple : officiellement, redonner du pouvoir d’achat aux retraités propriétaires d’un bien immobilier ; officieusement, relancer le marché du viager. Celui-ci n’enregistre que 3 500 à 7 000 transactions chaque année en France. Face au double effet du vieillissement de la population et de la crise, les potentiels acquéreurs craignent de voir s’allonger la durée de versement des rentes ou simplement de ne pouvoir garantir leur solvabilité sur du long terme. Pendant ce temps, les modestes retraités, bien que propriétaires en grande majorité de leur résidence principale, doivent affronter une diminution de leurs revenus.
Retraite complémentaire
L’idée de la Caisse des dépôts est donc de créer, en partenariat avec d’autres investisseurs institutionnels, un fonds pour acheter des logements en viager et permettre aux retraités qui en bénéficieraient de profiter de leur patrimoine sous forme de liquidités. Doté de 100 millions d’euros, il disposera d’une période expérimentale de cinq ans pour acquérir quelques centaines de biens occupés. Annoncé pour cet été, il ne bénéficiera dans un premier temps qu’aux particuliers installés en Ile-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, deux régions marquées par un marché de l’immobilier plus que tendu. La gestion du fonds sera confiée à une société en cours de recrutement, qui repèrera, évaluera et achètera les biens mais qu’un particulier intéressé pourra tout à fait contacter.
Outre redonner un certain pouvoir de consommation à une frange de la population en pleine croissance, la Caisse des dépôts permet aussi de répondre, en partie, au problème du maintien à domicile des seniors. Mais le viager présente aussi ses limites et ses risques. Reste donc à connaître tous les termes de cette nouvelle idée gouvernementale avant de s’en réjouir.